- Auteur : Marie Laberge
- Publication : 1er décembre 2000
- Edition présentée : Pocket (2007)
- Collection : Littérature
- Genre : Contemporain, saga familiale
- Pages : 896
- EAN-13 : 9782266167604
Résumé
Réunis dans leur résidence estivale de l'île d'Orléans, non loin de Québec, les Miller et leurs six enfants offrent l'image de l'harmonie et de l'aisance. La crise des années trente les a épargnés.
Chez eux, le goût du bonheur l'emporte sur les conventions et les préjugés d'une société paroissiale et étouffante. Comblée par un mari intelligent et sensuel, Gabrielle aspire a encore plus de liberté, prête à la révolte. La tendre et violente Adélaïde, sa fille, est déchirée entre sa tendresse pour le jeune Florent et sa passion pour l'Irlandais Nic McNally. Partout, alors que la rumeur de la guerre enfle en Europe, s'annoncent des orages du cœur, des menaces, des trahisons, la maladie. Mais rien ne semble pouvoir briser le courage et l'énergie vitale des Miller.
Chez eux, le goût du bonheur l'emporte sur les conventions et les préjugés d'une société paroissiale et étouffante. Comblée par un mari intelligent et sensuel, Gabrielle aspire a encore plus de liberté, prête à la révolte. La tendre et violente Adélaïde, sa fille, est déchirée entre sa tendresse pour le jeune Florent et sa passion pour l'Irlandais Nic McNally. Partout, alors que la rumeur de la guerre enfle en Europe, s'annoncent des orages du cœur, des menaces, des trahisons, la maladie. Mais rien ne semble pouvoir briser le courage et l'énergie vitale des Miller.
Mon avis
Au cas où tu ne t'en douterais pas, c'est Margaud Liseuse qui m'a donné envie de lire ce livre. Je n'étais d'abord pas emballée, mais l'enthousiasme de Margaud a fini par me convaincre. J'ai laissé ce livre dormir un peu dans ma bibliothèque, et c'est finalement lui que j'ai décidé d'emmener en vacances. Et j'ai vraiment beaucoup de mal à mettre des mots sur ce que ce livre m'a fait ressentir. C'est un vrai bonbon, que l'on doit savourer et digérer. Au début, je ne le trouvais pas trop mal, mais sans plus. Et au fur et à mesure de ma lecture, il est passé au statut de "livre excellent" pour finir par "coup de cœur" une fois refermé. Je m'excuse d'avance, mais je vais encore t'écrire un pavé.
L'écriture ! Je vais commencer par là, parce que j'ai littéralement été subjuguée par la plume de Marie Laberge. L'autrice nous décrit ses personnages et les relations qu'ils entretiennent avec une justesse et une finesse que je n'avais encore jamais vue ailleurs. Elle nous dépeint également la société québécoise des années '30 avec une telle précision que l'on s'y sent transporté. L'écriture est fluide, se lit très facilement et, en même temps, est tellement belle que l'on a envie de savourer notre lecture, de ne pas nous précipiter. Marie Laberge utilise un vocabulaire riche, sans pour autant être lourd. Les phrases sont parfois longue, mais elles sont admirablement bien tournées. Et certaines phrases sont simplement magnifiques, et très justes : j'en ai d'ailleurs notées quelques unes dans mon carnet, pour ne pas les oublier. Bref, une plume vraiment exceptionnelle à mon goût.
Les personnages sont vraiment très particuliers, hors du commun pour certains d'entre eux, et en même temps ordinaires : ils auraient très bien pu exister. Mais certains sortent vraiment du moule : notamment Gabrielle, Adélaïde et Florent. Ils font partie des personnages qui vous marquent et vous émeuvent. S'ils avaient pu exister, ils auraient été de ces personnes lumineuses, qui semblent un peu à part des autres, comme venues d'ailleurs. J'ai particulièrement aimé suivre Gabrielle, qui est la pièce maitresse de ce premier tome. Gabrielle, c'est cette femme naïve, un peu candide, qui veut coller à l'image que la société attend d'elle, mais qui en même temps s'en détache par ses idées avangardistes et ses convictions. Gabrielle est un personnage tiraillé entre son désir de respecter les enseignements de l'église et la place qu'elle se doit d'occuper, et son désir d'indépendance et de liberté. A l'inverse de Gabrielle, il y a ses sœurs qui sont son exact opposé. Germaine et Georgina sont toutes deux très pieuses et ne remettent pas en doute les préceptes qu'on leur a enseigné. Contrairement à Gabrielle, elles pensent qu'un mariage est une question de devoir, et non d'amour. Pour elles, la famille entière doit subir la colère de Dieu parce que Gabrielle s'est mariée par amour, avec un anglais qui plus est, alors qu'elle aurait pu se marier avec un médecin québécois français. Tous les malheurs de la famille sont mis sur le compte de ce mariage qu'elles désapprouvent. Ce qui m'a révoltée, c'est que Germaine et Georgina sont très promptes à faire la morale aux autres, à leur ordonner de respecter les enseignements de Dieu... alors qu'elles-mêmes ne les respectent pas ! Et elles s'en défendent, se qualifient d'irréprochables. Heureusement, l'évolution de Germaine a fini par me réconcilier avec ce personnage. Il y a Nic, qui est tiraillé par ses sentiments, que j'ai trouvé merveilleusement dépeint. Enfin, il y a Adélaïde et Florent, qui partagent une amitié très particulière, très profonde. J'ai trouvé leur relation très touchante, surtout pour des enfants. Et leur évolution dans une société qui ne semblent pas faite pour eux m'a beaucoup marquée.
L'histoire aurait pu être finalement très ordinaire, mais je l'ai trouvée époustouflante. Marie Laberge nous dépeint une société rongée par la crise des années '30 et par la montée sur nazisme et l'arrivée de la guerre. J'ai adoré découvrir le Québec et sa société d'avant-guerre. Je connais très mal ce pays et, il faut l'avouer, chez nous en Europe, on ne nous parle pas beaucoup de son histoire, de son implication dans la guerre, etc. J'ai également beaucoup aimé ce portrait de la femme que nous offre l'autrice. J'ai adoré cette dichotomie entre les femmes "conservatrices" et les femmes "avangardistes". D'un côté, nous avons les femmes qui respectent scrupuleusement les enseignements de l'église (même si cela ne leur plait pas), qui acceptent cette soumission et cette obéissance à leur mari qu'on leur impose, qui pensent qu'un mariage par amour est impossible, que l'on se marie par devoir, que la femme doit rester à la maison et veiller au bien-être de ses enfants et de son mari, et c'est tout. De l'autre côté, il y a Gabrielle et bien d'autres femmes, qui se débattent dans cette société qui les considère comme inférieures. Elles se battent pour leur indépendance, pour leur liberté, pour les droits qu'on leur refuse. Et j'ai trouvé cette confrontation entre ces deux façon de penser très intéressante. J'avais envie de rentrer dans le livre et d'aller secouer ces femmes qui restaient obstinément campées sur leur position en n'acceptant aucun argument, aucune autre façon de penser que celle qu'on leur avait enseignée. Le "goût du bonheur" nous montre l'évolution de toute une société, des convictions religieuses, et du statut de la femme par les yeux de toute une famille et de son quotidien. J'ai trouvé cette histoire incroyablement subtile, alors qu'elle dénonce pas mal d'absurdités de cette époque ! Et finalement, on se rend compte que s'il y a eu une grande évolution depuis, il y a énormément de choses qui n'ont absolument pas changé ! Et ça, ça devrait nous faire réfléchir plutôt deux fois qu'une !
En bref
Ce livre est un coup de cœur auquel je ne m'attendais pas. La plume de l'autrice est sublime, incroyable. Les personnages sont vraiment atypiques et très attachant. L'histoire aurait pu être banale, mais elle est prenante, passionnante et très intéressante. On apprend beaucoup de choses avec cette lecture, notamment historiques. J'ai adoré découvrir la société québécoise des années '30, j'ai adoré l'évolution du statut de la femme de l'époque. Et enfin, ce livre est pour moi une grande réussite, car il a su m'émouvoir au point de me voir verser une petite larme au moment de tourner la dernière page. Pour moi qui ne pleure jamais en lisant un livre, ça veut tout dire. Foi de hérisson, il faut absolument que tu lises ce livre !
L'écriture ! Je vais commencer par là, parce que j'ai littéralement été subjuguée par la plume de Marie Laberge. L'autrice nous décrit ses personnages et les relations qu'ils entretiennent avec une justesse et une finesse que je n'avais encore jamais vue ailleurs. Elle nous dépeint également la société québécoise des années '30 avec une telle précision que l'on s'y sent transporté. L'écriture est fluide, se lit très facilement et, en même temps, est tellement belle que l'on a envie de savourer notre lecture, de ne pas nous précipiter. Marie Laberge utilise un vocabulaire riche, sans pour autant être lourd. Les phrases sont parfois longue, mais elles sont admirablement bien tournées. Et certaines phrases sont simplement magnifiques, et très justes : j'en ai d'ailleurs notées quelques unes dans mon carnet, pour ne pas les oublier. Bref, une plume vraiment exceptionnelle à mon goût.
Les personnages sont vraiment très particuliers, hors du commun pour certains d'entre eux, et en même temps ordinaires : ils auraient très bien pu exister. Mais certains sortent vraiment du moule : notamment Gabrielle, Adélaïde et Florent. Ils font partie des personnages qui vous marquent et vous émeuvent. S'ils avaient pu exister, ils auraient été de ces personnes lumineuses, qui semblent un peu à part des autres, comme venues d'ailleurs. J'ai particulièrement aimé suivre Gabrielle, qui est la pièce maitresse de ce premier tome. Gabrielle, c'est cette femme naïve, un peu candide, qui veut coller à l'image que la société attend d'elle, mais qui en même temps s'en détache par ses idées avangardistes et ses convictions. Gabrielle est un personnage tiraillé entre son désir de respecter les enseignements de l'église et la place qu'elle se doit d'occuper, et son désir d'indépendance et de liberté. A l'inverse de Gabrielle, il y a ses sœurs qui sont son exact opposé. Germaine et Georgina sont toutes deux très pieuses et ne remettent pas en doute les préceptes qu'on leur a enseigné. Contrairement à Gabrielle, elles pensent qu'un mariage est une question de devoir, et non d'amour. Pour elles, la famille entière doit subir la colère de Dieu parce que Gabrielle s'est mariée par amour, avec un anglais qui plus est, alors qu'elle aurait pu se marier avec un médecin québécois français. Tous les malheurs de la famille sont mis sur le compte de ce mariage qu'elles désapprouvent. Ce qui m'a révoltée, c'est que Germaine et Georgina sont très promptes à faire la morale aux autres, à leur ordonner de respecter les enseignements de Dieu... alors qu'elles-mêmes ne les respectent pas ! Et elles s'en défendent, se qualifient d'irréprochables. Heureusement, l'évolution de Germaine a fini par me réconcilier avec ce personnage. Il y a Nic, qui est tiraillé par ses sentiments, que j'ai trouvé merveilleusement dépeint. Enfin, il y a Adélaïde et Florent, qui partagent une amitié très particulière, très profonde. J'ai trouvé leur relation très touchante, surtout pour des enfants. Et leur évolution dans une société qui ne semblent pas faite pour eux m'a beaucoup marquée.
L'histoire aurait pu être finalement très ordinaire, mais je l'ai trouvée époustouflante. Marie Laberge nous dépeint une société rongée par la crise des années '30 et par la montée sur nazisme et l'arrivée de la guerre. J'ai adoré découvrir le Québec et sa société d'avant-guerre. Je connais très mal ce pays et, il faut l'avouer, chez nous en Europe, on ne nous parle pas beaucoup de son histoire, de son implication dans la guerre, etc. J'ai également beaucoup aimé ce portrait de la femme que nous offre l'autrice. J'ai adoré cette dichotomie entre les femmes "conservatrices" et les femmes "avangardistes". D'un côté, nous avons les femmes qui respectent scrupuleusement les enseignements de l'église (même si cela ne leur plait pas), qui acceptent cette soumission et cette obéissance à leur mari qu'on leur impose, qui pensent qu'un mariage par amour est impossible, que l'on se marie par devoir, que la femme doit rester à la maison et veiller au bien-être de ses enfants et de son mari, et c'est tout. De l'autre côté, il y a Gabrielle et bien d'autres femmes, qui se débattent dans cette société qui les considère comme inférieures. Elles se battent pour leur indépendance, pour leur liberté, pour les droits qu'on leur refuse. Et j'ai trouvé cette confrontation entre ces deux façon de penser très intéressante. J'avais envie de rentrer dans le livre et d'aller secouer ces femmes qui restaient obstinément campées sur leur position en n'acceptant aucun argument, aucune autre façon de penser que celle qu'on leur avait enseignée. Le "goût du bonheur" nous montre l'évolution de toute une société, des convictions religieuses, et du statut de la femme par les yeux de toute une famille et de son quotidien. J'ai trouvé cette histoire incroyablement subtile, alors qu'elle dénonce pas mal d'absurdités de cette époque ! Et finalement, on se rend compte que s'il y a eu une grande évolution depuis, il y a énormément de choses qui n'ont absolument pas changé ! Et ça, ça devrait nous faire réfléchir plutôt deux fois qu'une !
En bref
Ce livre est un coup de cœur auquel je ne m'attendais pas. La plume de l'autrice est sublime, incroyable. Les personnages sont vraiment atypiques et très attachant. L'histoire aurait pu être banale, mais elle est prenante, passionnante et très intéressante. On apprend beaucoup de choses avec cette lecture, notamment historiques. J'ai adoré découvrir la société québécoise des années '30, j'ai adoré l'évolution du statut de la femme de l'époque. Et enfin, ce livre est pour moi une grande réussite, car il a su m'émouvoir au point de me voir verser une petite larme au moment de tourner la dernière page. Pour moi qui ne pleure jamais en lisant un livre, ça veut tout dire. Foi de hérisson, il faut absolument que tu lises ce livre !
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