dimanche 10 septembre 2017

Le livre des Baltimore (Joël Dicker)





                      - Auteur : Joël Dicker
                      - Publication : 1er octobre 2015
                      - Edition présentée : Edition Le Fallois (2017)
                      - Collection : Poche
                      - Genre : Contemporain
                      - Pages : 592
                      - EAN-13 : 9782877069731







Résumé

Jusqu'au jour du Drame, il y avait deux familles Goldman. Les Goldman-de-Baltimore et les Goldman-de-Montclair. Les Goldman-de-Montclair, dont est issu Marcus Goldman, l'auteur de La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert, sont une famille de la classe moyenne, habitant une petite maison à Montclair, dans le New Jersey. Les Goldman-de-Baltimore sont une famille prospère à qui tout sourit, vivant dans une luxueuse maison d'une banlieue riche de Baltimore, à qui Marcus vouait une admiration sans borne. Huit ans après le Drame, c'est l'histoire de sa famille que Marcus Goldman décide cette fois de raconter, lorsqu'en février 2012, il quitte l'hiver new-yorkais pour la chaleur tropicale de Boca Raton, en Floride, où il vient s'atteler à son prochain roman. Au gré des souvenirs de sa jeunesse, Marcus revient sur la vie et le destin des Goldman-de-Baltimore et la fascination qu'il éprouva jadis pour cette famille de l'Amérique huppée, entre les vacances à Miami, la maison de vacances dans les Hamptons et les frasques dans les écoles privées. Mais les années passent et le vernis des Baltimore s'effrite à mesure que le Drame se profile. Jusqu'au jour où tout bascule. Et cette question qui hante Marcus depuis : qu'est-il vraiment arrivé aux Goldman-de-Baltimore ?


Mon avis (= mon pavé)


J'avais eu un énooorme coup de cœur pour "La vérité sur l'affaire Harry Quebert", alors quand "Le livre des Baltimore" est sorti, j'ai vraiment (vraiment) eu du mal à me retenir de l'acheter directement ! Mais j'ai quand même été raisonnable (pour une fois) et j'ai attendu sa sortie en poche, puisque j'ai les autres livres de cet auteur dans ce format (on est d'accord, ça  n'allait pas du tout le faire dans ma bibliothèque). Et puis... eh ben il est resté dans ma PAL quelques mois ! Non je ne l'avais pas oublié, j'attendais le bon moment. J'ai fini par le sortir de ma bibliothèque pour le ranger dans ma valise, destination vacances ! Je l'ai donc dévoré sous le soleil du Costa Rica !
 
Alors, attention ! Ce livre nous est présenté comme la "suite" de Harry Quebert. Effectivement, l'auteur a prévu une trilogie. Toutefois, ce livre n'est pas du tout une suite : le seul point commun est le personnage de Marcus Goldman. Dans ce livre, Marcus Goldman nous raconte l'histoire de sa famille et donc son enfance et son adolescence. Il ne fait absolument aucune allusion à l'histoire de Harry Quebert. Donc si tu n'es absolument pas tenté par ce dernier (non mais sérieux, lis-le, non d'un hérisson !), rassurez vous : vous pouvez tout à fait lire "Le livre des Baltimore" sans avoir lu Harry Quebert.
 
 
Les personnages sont hauts en couleurs, tout comme dans le tome précédent. On a à nouveau des personnages vraiment particuliers, très spéciaux, assez difficiles à décrire en fait. Joël Dicker a vraiment un don pour dépeindre des personnages atypiques, qui sortent du commun, qui vous marquent et restent dans votre mémoire. Ils ont chacun leur personnalité propre et surtout des démons qu'ils cachent bien soigneusement. L'histoire nous est racontée par Marcus, qui a une vision idyllique de ses cousins de Baltimore et de leur parents. Il se compare sans cesse à eux, les riches, à qui tout réussi, qui vivent dans le luxe, qui ont tout ce dont ils désirent. Marcus, lui, vit dans une maison banale, avec ses parents ordinaires et ternes. Il a une vision de lui-même et de sa famille plutôt méprisante et rêve d'être adopté par sa tante et son oncle. Il nous dépeint ses cousins et leurs parents comme des gens étincelants, parfaits : petit à petit, au fur et à mesure que l'on se rapproche du fameux Drame, cette vision s'étiole. Je pense que ce livre nous montre que les gens qui vous paraissent parfaits en tout point ne le sont pas : ils ont tous un fardeau à trainer, un secret à cacher, des hontes, des peines, des actes dont ils ne sont pas fiers, etc. Au départ, Marcus est très lié à ses cousins : ils font tout ensemble, veulent faire les mêmes études, vivre ensemble, etc. Petit à petit, ils se détachent pour prendre des chemins différents. Leur amitié et l'affection qu'ils ont les uns envers les autres sont très forts, et j'ai trouvé ça plutôt émouvant et beau de pouvoir imaginer d'aussi belles relations entre différentes personnes. Pour parler des personnages de façon plus précise, nous avons d'abord Marcus qui est hanté par le Drame qui est survenu dans sa famille et qui, pour pouvoir oublier et tenter de passer à autre chose, décide d'écrire l'histoire de sa famille. Petit à petit, Marcus se détache de ses cousins et de l'imagine parfaite qu'il a d'eux. Lorsqu'il apprend enfin la vérité concernant ce Drame, on assiste à une véritable renaissance du personnage qui fini par s'accepter en tant que personne à part entière. Il se rend compte qu'il peut exister sans ses cousins, et qu'il n'avait pas besoin d'eux pour vivre et qu'il brillait déjà sans eux. J'ai vraiment adoré le personnage de Marcus et son évolution durant le roman. Le premier cousin de Marcus s'appelle Hillel. Alors lui, il m'énerve (voilà c'est dit). Il est supérieurement intelligent, ok. Il comprend plein de trucs, ok. Il subit le harcèlement scolaire, ok. Mais ce qu'il est insupportable ! Il se sait supérieurement intelligent et il en joue : il se vente, il humilie ses professeurs, etc. Bref, oui j'ai pitié de lui car il est la tête de turc de l'école... mais il l'a un peu cherché, ou du moins ne fait rien pour de se faire aimer ! Bref Hillel m'a beaucoup énervée, même si cela s'est amélioré au fur et à mesure du roman. Woody est un personnage que j'ai davantage apprécié que son frère : il est plus torturé, a un passé plutôt sombre qu'il n'arrive pas tout à fait à mettre de côté, et une personnalité assez spéciale. Il se débat entre ses origines et sa famille si parfaite à qui il ne ressemble pas. Il y a aussi les parents de Hillel et Woody, et Alexandra. Je ne les présenterai pas, car ils sont plutôt secondaires et  je n'ai pas envie de tout vous révéler !
 
L'histoire m'a vraiment passionnée ! J'avais peur d'être déçue, ayant lu pas mal de mauvaises critiques sur ce livre. Après j'ai compris : les gens sont déçus de ne pas avoir un deuxième Harry Quebert, une deuxième intrigue policière. Personnellement, cela ne m'a absolument pas dérangée. C'est vrai, ce livre n'est pas une enquête policière, mais on a tout de même une énigme ! Tout au long du roman, Marcus nous parle du Drame qui a démantelé sa famille sans nous donner plus d'indications quant à la nature de cet événement. On s'interroge donc du début à la fin et on finit par inventer toute une série de scénarios. J'ai vraiment été happée par ce récit de famille, je voulais absolument savoir comment allaient évoluer ces personnages, quel était ce fameux Drame, pourquoi il était survenu, quelles en avaient été les conséquences exactes sur la famille, etc. J'ai adoré ces deux univers qui se rencontrent et se heurtent, ces deux branches de la même famille que tout oppose et qui pourtant, s'adorent et s'admirent en cachette l'une l'autre, tout en cachant un passé conflictuel. Toutes les pièces du puzzle finissent par se mettre ensemble, et quand on comprend tout, on se rend compte du génie de Joël Dicker qui nous a mené par le bout du nez depuis le début. J'ai également adoré le fait que ces personnes qui s'aiment font tout pour ne pas faire de mal aux autres, au détriment de leur propres sentiments. J'ai adoré les liens entre Marcus et ses cousins, leurs pactes, leurs promesses. Ils se jurent d'être toujours fidèles les uns envers les autres mais finissent, en grandissant, par se trahir, même sans le vouloir. J'ai adoré ces rebondissements que je n'ai absolument pas vu venir, et surtout ce dénouement qui m'a vraiment laissée sur les fesses (pour parler poliment). Je pense que j'ai relu la fin deux ou trois fois ! Et cette "moralité" qui en ressort, à savoir que personne n'est parfait quelle que soit l'image que l'on renvoie aux autres. Tout le monde à sa part d'ombre, tout le monde a des défauts.   
 
L'écriture de Joël Dicker est encore une fois un petit bijou ! Tout comme Harry Quebert, il nous dresse un portrait de ses personnages assez précis, non pas sur le plan physique, mais de leurs personnalités ! Sa plume est très fluide, elle vous accroche et vous empêche de reposer le livre quand vous l'avez commencé. Le vocabulaire est varié sans être compliqué. La chronologie des événements peut être perturbante au début (on passe de 2012 à 1998, etc) mais on s'y fait relativement vite et cela rend le récit encore plus captivant. Les événements se succèdent et les rebondissements s'enchainent de façon tellement aisée que vous tournez les pages sans vous en rendre compte. Et bien évidemment, on retrouve ici et là de magnifiques citations que seul Joël Dicker parvient à créer et insérer dans son récit pour que l'ensemble soit totalement homogène.

En bref

Une écriture toujours aussi sublime, une histoire de famille mystérieuse, pleines de faux-semblants et de trahisons, des personnages fins et particuliers, qui vous marquent. J'ai eu un véritable coup de cœur pour ce livre ! Je l'ai aimé tout autant que Harry Quebert ! C'est donc également un coup de cœur pour cet auteur : je compte bien lire son tout premier livre... ainsi que tous les autres livres que Joël Dicker voudra bien nous écrire ! Ce livre est un bijou qui vous envoûte, qu'il est impossible de reposer une fois entamé, qui vous reste en tête même après l'avoir terminé et qui est encore une fois agrémenté de magnifiques citations !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire