J'agonise fort bien, merci (Oren Miller)

                      - Auteur : Oren Miller
                      - Publication : 14 avril 2016 
                      - Edition  : L'Homme sans Nom
                      - Collection : /
                      - Genre : Policier
                      - Pages : 417
                      - ISBN : 9782918541233







Résumé

 

Sainte-Marie-La-Grise. Son cadre exceptionnel près de la côte d'émeraude en fait une destination de vacances des plus prisée. De magnifiques paysages, un mystérieux folklore breton et des morts qu'on a aidés à trépasser raviront les plus aventureux d'entre vous. Profitez de l'hospitalité chaleureuse des habitants qui sauront vous mettre à l'aise. Afin d'apprécier pleinement votre séjour, veillez cependant à respecter trois règles :

 

1. Ecoutez toujours les murmures de ceux que vous ne voyez pas.

2. Gardez-vous des créatures sinistres qui frappent avant d'entrer.

3. Soyez sage. Très sage.

Mon avis

 

J'ai acheté ce livre à la Foire du livre de Bruxelles, suite aux recommandations insistantes de... de... mais de mon amie Mégane évidemment ! "Policier", "mystère" et "légendes bretonnes", il ne m'en fallait pas plus !  

 

La plume de Oren Miller est très agréable ! Elle est fluide, facile à lire. L'autrice utilise de belles tournures de phrases, qui collent parfaitement avec l'époque de son récit (en l'occurrence, les années 50) sans pour autant adopter un style trop lourd. Le vocabulaire utilisé est riche et on sent qu'Oren Miller a fait des recherches ou du moins s'y connaît pas mal au sujet des légendes bretonnes et du petit peuple invisible. J'ai donc beaucoup aimé sa plume et son style ! Un seul élément m'a fait tiquer et m'a vraiment dérangée durant ma lecture : les coquilles ! J'ai fréquemment trouvé des fautes d'orthographe, des mots manquants ou en trop, une ponctuation peu cohérente, des phrases qui ne sont pas terminées, etc. Il y a, je trouve, un gros souci au niveau de travail éditorial sur ce livre. Je suis bien évidemment consciente qu'il s'agit d'une petite maison d'édition, avec sans doute peu de moyen en comparaison avec d'autres. Mais tout de même, une petite relecture aurait pu être faite. Ces coquilles m'ont vraiment cassée dans ma lecture et m'ont fait lever les yeux au ciel, d'autant que je suis particulièrement sensible à l'orthographe du fait de ma profession. C'est vraiment LE point négatif que je peux citer pour ce roman.

 

Les personnages que l'autrice a créé sont très attachants, particulièrement les deux personnages principaux : Evariste et Isabeau. Oren Miller a vraiment beaucoup travaillé ses personnages, ce sont des personnalités complexes qui se dévoilent et que l'on découvre au fur et à mesure du récit. Elle leur a conféré un caractère qui leur est propre, leur a constitué un vécu très complet et des attitudes bien à eux . Ce sont des protagonistes assez atypiques, qui se distingue fortement des autres personnages et dont, je pense, le lecteur pourra facilement se souvenir. J'ai particulièrement aimé les réflexions bien sentie d'Evariste et le caractère d'Isabeau qui, au dur et à mesure de l'histoire, ose sortir de son statut de simple assistant pour s'exprimer ! Il s'avère être avoir autant de répartie qu'Evariste, alors qu'il n'en laissait rien paraître. Les personnages secondaires sont également assez attachants et très hauts en couleur. Chacun est différent, c'est pourquoi je n'ai eu aucun mal à me souvenir de "qui est qui, qui fait quoi". Certains sont un peu caricaturaux mais sans l'être à l'excès : je pense notamment à Camélia (une herboriste un peu folle, qui prépare des potions à base de plantes) et Henriette (la cuisinière d'une famille aisée, assez peu soignée et un peu hystérique). Ces personnages sont vraiment présentés avec humour, certains sont très piquants, ce qui ajoute une belle profondeur au roman ! Il y a bien sûr quantité d'autres personnages, mais en parler gâcherait la découverte de ce livre qui, selon moi, est en grande partie supporté par ses acteurs !

 

L'intrigue est très prenante, surtout à partir de la seconde moitié du livre. Oren Miller a su installer un véritable suspens dans une ambiance qui colle parfaitement avec les années 50 et la période après-guerre. On se retrouve dans une petite ville bretonne, où tout le monde se connaît, et où les habitants vivent une vie paisible en se croyant à l'abris des problèmes comme les meurtres, réservés aux grandes villes. Tout est chamboulé le jour où l'on découvre qu'une vieille femme a été assassinée. Et c'est là qu'Oren Miller a su jouer sur les croyances et les légendes bretonnes puisque les habitants se montrent réticents à croire qu'un réel meurtrier se trouve parmi eux. Pour eux, cela relève plutôt des agissements du petit peuple invisible. J'ai beaucoup aimé retrouver ces légendes au sein d'un récit policier, car c'est un sujet qui me passionne. Je trouve que cela a pu amener une petite dose de fantastique et surtout une grande part de mystère supplémentaire au récit, que l'on ne retrouve pas dans un roman policier classique. C'est, pour moi, ce qui permet à ce roman de se distinguer fortement de la multitude de schémas que l'on retrouve systématiquement dans ce genre littéraire ! J'avoue avoir fortement soupçonné le coupable, sans pour autant pouvoir expliquer les raisons de ses agissements. Mais malgré tout, la fin du livre m'a surprise et il m'était impossible de poser le livre sans avoir envie de le reprendre aussitôt, tellement l'intrigue en devenait haletante. Les pièces du puzzle se mettent lentement en place dans la tête de l'enquêteur. Celui-ci nous donne quelques éléments pour nous mettre sur la voie pour enfin tout remettre dans l'ordre et nous dévoiler la solution. Et c'est là que le lecteur se rend compte qu'il avait tout un tas d'éléments sous les yeux depuis le début, que de petits détails insignifiants au commencement se révèlent capitaux ! Bref, une excellente intrigue !

En bref

Une très bonne lecture, avec des personnages attachants et hauts en couleur ! L'intrigue est très prenante, et mêle meurtres et légendes bretonnes ! J'ai beaucoup aimé la plume d'Oren Miller, malgré que le texte présente des coquilles qui auraient pu être évitées, selon moi.